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Entre Empereur, Empire et nation : l'essor de « l'esprit politique » en Allemagne moderne (XVIIe-XVIIIe siècles)
Ist Teil von
Revue historique, 2007, Vol.643 (3), p.623-652
Ort / Verlag
Presses Universitaires de France
Erscheinungsjahr
2007
Link zum Volltext
Quelle
Alma/SFX Local Collection
Beschreibungen/Notizen
RESUME Après la crise de la guerre de Trente ans, le Saint Empire réussit à se consolider à partir des années 1670 en dépit de l’hétérogénéité qui le caractérisait ; cette consolidation fut encouragée par un courant de patriotisme impérial. Les conflits qui durent être surmontés à cette époque avec les différents ennemis de l’Empire – suédois, turcs et français – jouèrent dans ces deux moments un rôle décisif. Les guerres impériales favorisèrent une conscience accrure de l’Empire et, même si celle-ci fut « de seconde main », c’est-à-dire transmise aux sujets au moyen d’innombrables pamphlets, elle produisit une « densification », qui assura la cohésion de l’Empereur, des états et des sujets des deux confessions dans une communauté solidaire et de souvenir. L’Empire et la nation allemande se définirent surtout par rapport à leur opposition à la France et à leurs victoires sur les Turcs. On développa et on cultiva des images de l’ennemi efficaces et utilisables politiquement. La tentative de l’électeur du Brandebourg de construire une image des Suédois en tant qu’ennemis était vouée à l’échec, car le potentiel de puissance de cet ennemi-là était considéré comme faible. Mais cette controverse montre clairement que la fonction et la personne de l’Empereur étaient le point de repère et le noyau de cristallisation du patriotisme et de l’identité de l’ensemble de la nation « fédérale » et multiconfessionnelle. Avec les succès partiels remportés sous l’égide impériale dans les réformes et les guerres de l’Empire, le potentiel de modernisation de l’Empire atteignit cependant ses limites. Au moment où la menace directe venant des ennemis extérieurs disparut, la cohésion se relâcha ; la nouvelle confessionnalisation et l’ « européanisation » de la politique impériale firent apparaître de nouvelles lignes de conflit, qui s’avérèrent insurmontables lors de la crise dynastique de la maison impériale des Habsbourg. Sans « ennemis » communs et sans « images de l’ennemi » communes et assimilées, l’Empereur, l’Empire et la nation se séparèrent de plus en plus après 1740.