Details

Autor(en) / Beteiligte

• Vaknin, Avital
• וקנין, חיוני

Titel

L'autofication d'Alain Bosquet une alterite fragmentee dans une ecriture serielle

Ort / Verlag

ProQuest Dissertations Publishing

Erscheinungsjahr

2010

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• ProQuest

Quelle

ProQuest Dissertations & Theses A&I

Beschreibungen/Notizen

• Poète, prosateur, critique et chroniqueur littéraire, Alain Bosquet est un écrivain prolifique, qui nourrit essentiellement l'entre-deux. Une écriture qui se meut donc à la fois dans les marges et les intersections que dans les confins de l'écriture traditionnelle. Une subjectivité essentiellement dispersée, décentrée qui a comme seul ancrage les contradictions et la pluralité. Un esprit anticonformiste et une écriture marginale qui quitte rarement le terrain autobiographique, pour finalement devenir une autofiction. Un destin extraordinaire caractérisé par de multiples déplacements géographiques, qui aboutit à héritage socioculturel et historique non négligeable. Né en Russie, enfant en Bulgarie, adolescent en Belgique, militaire en France et en Angleterre, instituteur aux États-Unis, représentant de l'armée américaine à Berlin et un littérateur en France. Une existence cosmopolite qui affecte la subjectivité d'Alain Bosquet et ne peut s'absenter de son œuvre. Or, il ne s'agit pas d'un corpus strictement historique ou autobiographique, au sens classique du terme, mais d'un collectif à base biographique dans lequel s'enchevêtrent des éléments fictifs. Il s'ensuit donc des récits complexes qui amalgament des registres différents en formant, en fait, des autofictions, un néologisme proposé par le chercheur français Serge Doubrovsky. Cette thèse se concentre donc sur un ensemble d'écrits de prose1 qui sont considérés comme des autobiographies, mais tout en faisant partie de l'écriture de soi, présentent des transgressions flagrantes ou nuancées pour devenir des autofictions. Au premier chapitre, nous avons étudié ce développement conceptuel intrinsèque à la notion d'autofiction. Si jusque-là l'autobiographie était conçue comme un narratif référentiel, gouverné par la «réalité» et la «vérité», la notion d'autofiction, elle, dévie le point de mire sur l'impossibilité d'écrire vrai, car toute réalité racontée et chaque vérité transmise, soumises toutes les deux à l'acte de l'écriture, recèlent inévitablement une certaine dose d'inventivité. Il s'agit là d'un changement de présupposition: l'autobiographie présuppose qu'un récit de vie est censé être la copie conforme d'une vie, tandis que l'autofiction présuppose qu'il est impossible de reconstituer une vie en restant entièrement fidèle à son passé, à une vérité historiquement vérifiable, car la vérité, est non seulement insaisissable mais n'échappe pas à l'emprise de la fiction. Nous avons donc constaté que la fiction est inhérente à la fois dans l'écriture de soi classique que dans les récits de soi modernes; la seule différence réside dans le point de départ des écrivains. Les écrivains du Dix-huitième Siècle avaient pour objectif la construction narrative d'un texte exhaustif, gouverné par une chronologie rigide, par une quête de totalité en ayant comme fil directeur le cours événementiel des faits factuels. Les écrivains modernes, pour leur part, et Bosquet parmi eux, ont procédé à une configuration narrative ayant une certaine correspondance avec la vérité biographique, sans pour autant être enchaînés par des règles préétablies. Ils optent donc pour un contour chronologiquement référentiel, qui les libère des contraintes rigides de la chronologie classique – un choix et une liberté qui dénotent une temporalité fictive. En outre, ils déclenchent un processus de sélection, autrement dit, ils opèrent un tri dans les faits qu'ils désirent comprendre dans leur récit – là aussi, une sélectivité qui aboutit à une configuration fictive.