Details

Autor(en) / Beteiligte

• Humbert-Mougin, Sylvie

Titel

Théâtre naturaliste, théâtre moderne ? Éléments d'une dramaturgie naturaliste au tournant du XIX^sup e^ au XX^sup e^ siècle

Ist Teil von

• Revue de Littérature Comparée, 2004, Vol.310, p.234

Ort / Verlag

Paris: Éditions Klincksieck

Erscheinungsjahr

2004

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Quelle

Literature Online (LION)

Beschreibungen/Notizen

• Les responsables du colloque ont ici judicieusement pris le parti de délaisser les territoires déjà bien connus du naturalisme (Ibsen) pour privilégier des domaines moins bien balisés (en France tout au moins] : la Belgique, avec une étude d'Arnaud Huftier sur Cyriel Buysse qui analyse les raisons de l'impossibilité du naturalisme dans les lettres néerlandaises de Belgique ; l'Espagne, avec un article de Claire-Nicole Robin qui voit dans la pièce Daniel de l'auteur castillan Joaquin Dicenta un « modèle du drame naturaliste » par sa thématique (la mine), sa visée documentaire et idéologique, sa dramaturgie tout en contraste et en opposition ; l'Italie enfin, avec une étude de Rosalba Gasparro sur le « naturalisme éclaté » des pièces de Verga et de Capuana, dont les principes véristes sont contrariés par l'irruption du mythique, et un article de Sylvain Trousselard sur deux pièces de Pirandello (Le Bonnet de fou et Henri IV\, où le naturalisme n'est qu'un « trompe-l'il » (p. 153), biaisé par la représentation de la folie qui signe la véritable modernité de ce théâtre. Une étude de Sigurd Paul Scheichl sur Franz Kranewitter et Karl Schonherr éclaire le domaine peu connu du naturalisme rural autrichien : car c'est bien au naturalisme plus qu'à la « Provinzliteratur » que se rattachent ces deux auteurs, par leur méthode commune fondée sur l'observation des milieux, leur vision du monde dominée par le darwinisme, et leur recours au dialecte campagnard. Autre orientation intéressante et originale du colloque : le naturalisme est également exploré dans ses marges, avec en particulier l'article de Véronique Sternberg sur « le naturalisme invraisemblable » de Feydeau qui met en évidence l'impression de vérité émanant paradoxalement du vaudeville, genre de la convention et de l'artifice exhibés, impression qui tient à la cohérence implacable de l'enchaînement des faits et qui contraint le spectateur à « renoncer à la distance dont il jouit habituellement » (p. 77) dans la réception du théâtre comique. À l'opposé de cette esthétique du gigantisme, c'est le « tableau des banalités » qui retient l'attention de Mireille Losco ; son étude des tableaux de murs populaires du dramaturge Oscar Méténier (La Casserole, Le Loupiot) analyse finement une « pratique biaisée de la dramaturgie naturaliste fondée sur une affinité avec l'art graphique de l'époque », représenté notamment par l'illustrateur Henri-Gabriel Ibels : art du croquis, atomisation du drame, création de figures synthétiques.