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L'ambivalence générique chez Saint-John Perse: "Anabase et Vents", des "poèmes épiques sans épopée"
Ist Teil von
French forum, 2014-01, Vol.39 (1), p.65-80
Ort / Verlag
Philadelphia: French Forum, Inc
Erscheinungsjahr
2014
Link zum Volltext
Quelle
Literature Online (LION)
Beschreibungen/Notizen
Il ne s'agira pas de décider si Anabase ou Vents sont ou non des épopées, puisque toute démarche cherchant à catégoriser d'un point de vue générique risque de s'enfermer dans la tautologie, en voulant vérifier une correspondance à des critères que l'on aura soi-même prédéfinis.5 Il s'agira plutôt de comprendre ce que Perse retient de la tradition épique, quelles transformations il lui fait subir, et surtout en quoi son rapport à l'épopée diffère de celui que proposent d'autres poètes modernes se réclamant de ce genre. Mais sa parole est aux vivants; ses mains aux vasques du futur.11 Certes, tout est ici formulé de manière oblique, le poète se masquant derrière un "narrateur," lui-même comparé à un "Shaman.\n Surtout, si Perse utilise le continent américain pour projeter le présent vers un avenir, Glissant creuse l'espace pour rattacher le présent à une profondeur et un passé.41 À l'opposé du mouvement "plus loin, plus haut" de Vents, Les Indes propose une anamnèse: "Loin vers l'arrière, fuir!"42 La direction du voyage est moins la projection en avant que le désir de reconstituer l'unité entre le passé et le présent.