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La fatigue est indépendamment associée à l’activité de la maladie évaluée par le Physician Global Assessment (PGA) chez les patients atteints de lupus systémique
Ist Teil von
Revue du rhumatisme (Ed. française : 1993), 2022-12, Vol.89, p.A221-A222
Ort / Verlag
Elsevier Masson SAS
Erscheinungsjahr
2022
Link zum Volltext
Quelle
Elsevier ScienceDirect Journals Complete
Beschreibungen/Notizen
La fatigue reste une des manifestations les plus invalidantes au cours du lupus systémique, et est rapportée par près de 2/3 des patients. Ce symptôme multifactoriel peut dépendre de l’activité de la maladie, mais également de ses séquelles (damage), de déterminants psychosociaux ou encore d’éléments (notamment psychologiques) entièrement indépendants du lupus systémique. Les dernières définitions de la rémission et du faible niveau d’activité (LLDAS) incorporent le Physician Global Assessment (PGA), qui est le seul score explicitement mentionné dans les dernières recommandations de l’EULAR/ACR pour l’évaluation courante des patients lupiques. Notre objectif était d’analyser l’impact de la fatigue sur l’évaluation de l’activité de la maladie par le PGA et le SLEDAI.
Nous avons analysé les données de la cohorte internationale multicentrique « Lupus Biobank of the upper Rhein » (LBBR), qui comporte des données cliniques et biologiques détaillées recueillies par des cliniciens experts. Les patients devaient remplir les critères ACR 1997 du lupus systémique et le PGA (échelle numérique de 0–3) et le score SLEDAI à l’inclusion devaient être disponibles. La fatigue a été évaluée en utilisant l’auto-questionnaire Fatigue Scale for Motor and Cognitive Functions (FSMC). La fatigue significative était définie par un score FSMC≥42 et la fatigue sévère par un score FSMC≥63. Des régressions uni- et multivariées ont été construites pour analyser les variables associées avec le PGA.
Trois cent cinquante patients (89 % femmes avec un âge médian de 42 ans [intervalle inter-quartile ; IQR : 34–52]) ont été inclus. Le score SELENA-SLEDAI médian était de 4 (IQR : 2–6). Parmi les 350 patients inclus, 257 (73 %) rapportaient une fatigue significative et 144 (41 %) une fatigue sévère. La fatigue était positivement et indépendamment associée au PGA dans deux modèles de régression multivariées différents, y compris après ajustement sur l’activité de la maladie évaluée par le SELENA-SLEDAI.
Les données issues de la cohorte LBBR montrent que la fatigue est indépendamment associée au PGA dans des modèles multivariés, y compris après ajustement sur le SELENA-SLEDAI. Ceci suggère que la fatigue peut conduire à surestimer l’activité de la maladie par le PGA, y compris lorsque l’évaluation est réalisée par des cliniciens expérimentés.
La fatigue est indépendamment associée à l’activité de la maladie évaluée par le PGA chez les patients atteints de lupus systémique. Ceci suggère que le PGA devrait uniquement capturer des données objectives d’activité de la maladie afin de réduire les biais d’évaluation.