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L’hypercondylie ou hyperplasie condylienne est une affection rare de l’articulation temporo-mandibulaire. Elle se manifeste par un excès de croissance du condyle mandibulaire. La scintigraphie osseuse joue un rôle fondamental dans la distinction entre la forme active qui se traite par condylectomie et la forme inactive, secondaire, dont le traitement est conservateur.
Patient de 13 ans suivi pour asymétrie faciale d’installation progressive depuis environ 6 mois. Un panoramique dentaire et des radiographies standard du massif facial mettaient en évidence la déformation condylienne gauche. Le patient a été adressé pour recherche d’hypercondylie mandibulaire gauche. Nous avons réalisé une acquisition statique centrée sur la tête après 5minutes puis un balayage corps entier trois heures après l’injection de 405 MBq de 99mTc DPD. La dosimétrie était de 6,10−3 mSv par MBq injecté. L’acquisition fut complétée par une tomoscintigraphie couplée à la TDM et centrée sur la tête. Nous avons retrouvé un foyer d’hyperfixation au niveau du condyle mandibulaire gauche, compatible avec une hypercondylie et une absence d’autre foyer hyperfixant pathologique sur le reste du squelette. Le rapport d’activité relative était de 68 %.
L’hypercondylie est à l’origine d’un handicap fonctionnel. Dans la stratégie thérapeutique la place de la scintigraphie osseuse aux biphosphonates est fondamentale. Elle permet de mesurer l’activité du condyle. Dans notre cas, nous avons réalisé une acquisition précoce 5minutes après injection du radiotraceur selon un protocole propre au service. Cette approche ne fait pas l’unanimité. Par contre, les acquisitions tardives et la tomoscintigraphie couplée à la TDM permettent une analyse visuelle et quantitative de l’activité condylienne. Grace à la méthode de l’activité relative, nous avons estimé le rapport G/D+G à 68 %. Ainsi, plusieurs méthodes d’évaluation quantitative ont été évaluées. Leur apport dans le suivi des patients est reconnu. Cependant, dans l’investigation de l’activité condylienne unilatérale, la scintigraphie osseuse semble présenter certaines limites en présence de manifestations inflammatoires et arthritiques sur le condyle controlatéral. Notre patient a bénéficié d’une condylectomie avec des suites opératoires simples.
L’hypercondylie est peu documentée en Afrique subsahérienne. La disponibilisation de la médecine nucléaire pourrait améliorer sa prise en charge.