Details

Autor(en) / Beteiligte

• Souche, A.
• Piguet, V.
• Desmeules, J.
• Besson, M.
• Cedraschi, C.
• Rostaing, S.
• Colomb, C.

Titel

Thérapie cognitive-comportementale de groupe : quelques éléments cliniques autour des concepts de honte et de culpabilité chez les patients souffrant de douleurs chroniques

Ist Teil von

• Douleur et analgésie, 2023-03, Vol.36 (1), p.57-61

Ort / Verlag

Heidelberg: Lavoisier

Erscheinungsjahr

2023

Beschreibungen/Notizen

• La honte peut être une émotion faite de pénibilité, d’impression d’infériorité, d’indignité, d’abaissement dans l’opinion des autres. Elle est alors susceptible d’être associée à un sentiment de déshonneur, d’humiliation, de gêne éprouvée par scrupule de conscience, de crainte du ridicule. Cette notion n’est pas sans évoquer celle de culpabilité. Culpabilité et honte concernent toutes les deux une transgression morale perçue ou réelle (indépendamment de toute intentionnalité) ; la culpabilité est extériorisée et axée sur le comportement, tandis que la honte concerne l’intériorisation de cette transgression. Dans la douleur chronique, honte et culpabilité peuvent se manifester au niveau de la maladie, de la personne atteinte et de la perte de l’appartenance au groupe social, au travers de la remise en cause de la personne qui souffre de douleurs chroniques, très souvent interpellée dans son statut et ses rôles. Ces émotions, ignorées ou mal accueillies, peuvent avoir un effet néfaste sur le travail psychothérapeutique. Il convient d’accueillir la honte, de la valider avant de s’en décentrer, entre autres, par la réalisation d’activités qui sont choisies pour leur potentialité d’être une source de plaisir. Il est alors possible « d’apaiser » la honte en abandonnant une tâche trop lourde ou en en réorganisant les étapes. Le processus psychothérapeutique tente de rendre possible l’acceptation d’une activité plus courte, plus légère pour se remobiliser (activation comportementale), de diminuer ainsi les sentiments d’échec et d’impuissance, et de sortir de l’enfermement de la plainte. C’est làl’objectif du travail psychothérapeutique cognitivocomportemental de groupe avec des patients souffrant de douleurs chroniques. Shame can be an emotion made of an impression of inferiority, of unworthiness, of lowering oneself in the opinion of others. It is then likely to be associated with a feeling of dishonor, humiliation, embarrassment felt by scruples of conscience, and fear of ridicule. This notion is not unlike that of guilt. If guilt and shame both concern a perceived or real moral transgression (regardless of any intention), guilt is externalized and focused on behavior, whereas shame concerns the internalization of this transgression. In chronic pain, shame and guilt can manifest themselves at the level of the disease, the person affected, and the loss of belonging to the social group, through the questioning of the person suffering from chronic pain, who is often challenged in his or her status and role(s). If ignored or not welcomed, these emotions can have a detrimental effect on the psychotherapeutic work. Shame should be welcomed and validated before going into a decentration process, among other things, by carrying out activities that are chosen for their potential to be a source of pleasure. It is then possible to “soothe” shame by abandoning a task that is too burdensome or by reorganizing its steps. The psychotherapeutic process tries to make it possible to accept a shorter, lighter activity aiming at behavioral (re)activation, and thus to decrease the feelings of failure and helplessness and to move out of the confinement of the complaint. This is the objective of cognitive-behavioral psychotherapeutic group work with patients suffering from chronic pain.